Réginald Ray : « Un tas de sentiments mêlés »

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Alors que l’Assemblée Générale aura lieu le 20 mai prochain, et décidera entre autres de la relégation ou non du club sarthois en National, le coach du Mans, Réginald Ray se livre sur la situation et les sentiments multiples qu’elle procure.

Arrivé au Mans FC fin février, en remplacement de Richard Déziré, Réginald Ray avait pour tâche d’aller chercher le maintien du club sarthois en Ligue 2. Un beau challenge, en lequel il croyait fort, mais la crise sanitaire mondiale et le Covid-19 ont changé les plans. Après une unique rencontre sur le banc, à huis clos, face à Chambly (2-2), le championnat s’est arrêté en France et ne reprendra pas pour cette saison. Entretien.

Avant d’être définitivement arrêté, le championnat a été un temps suspendu. Vous pensiez pouvoir reprendre ? Depuis le départ nous subissons les décisions gouvernementales, d’instances. Il y a eu une perspective à un moment donné de reprise avec un protocole strict à respecter, au niveau sanitaire mais aussi psychologique. Après l’intervention d’Édouard Philippe (le 28 avril 2020), la décision a été prise d’arrêter la pratique pour cette saison en France. Mais, il faut tenir compte aussi que la période est difficile pour tout le monde, dans le monde entier. Sur des aspects sanitaires, de santé, socio-économiques cette épidémie fait des ravages. Il faut apprendre à relativiser.

La situation du Mans, toujours en attente d’une décision concernant son avenir, ne doit pas être simple à vivre ? Oui car il n’y a pas de visibilité sur la saison suivante. Ça concerne d’autres clubs, je pense à Orléans notamment. Ne pas savoir dans quelle division le club jouera, cela implique plein de choses par rapport à des aspects stratégiques de recrutements, cela a une implication budgétaire aussi. D’autant plus qu’on ne sait pas encore sous quelle forme cela reprendra la saison prochaine : à huis clos ? Ça fait beaucoup d’interrogations.

Vous concernant, votre contrat s’arrêtait fin juin. La situation actuelle peut-elle changer des choses pour l’avenir également ? Nous sommes en discussions avec le président Thierry Gomez. Évidemment qu’un maintien du club en Ligue 2 ou un retour en National sont des projets différents, mais les deux scénarios sont envisagés.

"Au-delà de ne pas avoir fini l’histoire, on a le sentiment de ne pas l’avoir réellement commencée…"

On imagine que sportivement, cela doit être frustrant pour vous de n’avoir pu faire qu’un match à la tête du Mans ? La frustration elle est collective, car le championnat n’a pas été à son terme, et on sait qu’en dix journées il peut se passer énormément de choses. Je l’ai vécu avec le Paris FC il y a trois ans, à dix journées de la fin on avait douze points de retard sur Dunkerque et à l’arrivée c’était le PFC en Ligue 2 et pas Dunkerque. Le Mans l’a vécu l’an dernier aussi, malgré une défaite à Laval et des points de retard, sur le sprint final Le Mans s’est emparé de la troisième place. A titre personnel, bien évidemment que c’est très frustrant. Je suis venu avec l’idée et la conviction de pouvoir aider Le Mans à se maintenir. Ça a duré un match à huis clos (rires). C’est une situation très particulière, la sensation de ne pas aller au bout de la mission. C’est toujours une aventure où l’on met beaucoup de force et d’envie. Quand on est coupé dans son élan comme ça, au-delà de ne pas avoir fini l’histoire, on a le sentiment de ne pas l’avoir réellement commencée…

On a tendance à se dire que si Le Mans, à 2-0 et en supériorité numérique, avait su prendre les points contre Chambly, vous seriez un peu plus serein à l’heure actuelle… Chambly c’est 1/28e de la saison ! Il ne faut pas se focaliser que sur ça. L’idée est de gagner tous les matches et on sait que jusqu’au bout le classement bouge. Prenez Ajaccio, ils étaient 2e une ou deux journées avant (à l’issue de la 26e journée) et si ça s’était arrêté là, ils auraient pu monter. Le match de Chambly a été ce qu’il a été, mais je le répète, c’est 1/28e de la saison.

Le club, tout comme plusieurs autres présidents de clubs de Ligue 2, souhaite une Ligue 2 à 22 clubs l’an prochain. C’est la solution la plus « juste » au regard de la situation exceptionnelle ? Oui cette solution a été évoquée. Au-delà des intérêts des uns et des autres, où beaucoup d’équipes peuvent considérer l’arrêt du classement à 28 journées comme étant injuste et le fait qu’une descente de Ligue 2 en National est très préjudiciable, ça serait un signe positif de solidarité envoyé par le foot. On sait aussi que parfois, après une descente de L2 en National, des clubs finissent par déposer le bilan… C’est un tas de sentiments mêlés. C’est une situation particulière, anxiogène, que nous vivons tous, et il faut être costaud psychologiquement.

Source : https://www.ouest-france.fr/sport/football/le-mans-fc/le-mans-fc-reginald-ray-un-tas-de-sentiments-meles-6837910

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